Le digital a profondément changé les habitudes des français. Qu’il s’agisse de trouver une pharmacie de garde, d’acheter un appareil photo ou de planifier sa prochaine sortie cinéma, le premier réflexe est désormais « Google ». Les anglo-saxons ne s’y sont pas trompés et sont allés jusqu’à rajouter dans leur dictionnaire un nouveau verbe « To Google » qui signifie littéralement : Faire une recherche sur le moteur du même nom. Au-delà de la simple recherche d’information pour trouver le fleuriste le plus proche ou réserver un billet de train, ces petits écrans et l’écosystème foisonnant d’applications qui gravitent autour ont fondamentalement changé notre manière de consommer, communiquer, interagir.
Que ce soit dans notre cercle personnel ou professionnel, avec nos amis, nos collègues, nos clients, nos fournisseurs une grande partie de la communication se fait désormais par écrans interposés.
Que pouvons-nous en déduire ? L’avènement du digital signerait il l’arrêt de mort de la communication papier ? La fin des cartes postales, des magazines, des livres, des lettres et autres supports imprimés ?
Digital Age – L’ère du tout, tout de suite – Et ça a du bon!
Que vous soyez entreprise ou particulier, l’ère digitale a du bon!
Communiquer n’a jamais été aussi simple, rapide et accessible. Email ou SMS, Statut sur Facebook ou Hash Tag sur Twitter, photo sur Instagram ou sur Snapshat, Video sur Youtube ou Vimeo, un panel d’outils à votre disposition gratuitement (ou presque) pour partager, discuter, argumenter, interagir et ce en temps réel se multiplient !
L’information est partageable presque gratuitement et accessible en consultation de manière instantanée. L’ère digitale, c’est l’ère de l’instantanéité, et avouons-le, c’est très pratique!
Les transactions s’accélèrent, l’information est disponible partout et tout le temps, si tenté que l’on sait ce que l’on recherche.
Oui mais – l’ère Digitale – L’ère du périssable
Vous connaissez sans doute Snapshat. Les ados adorent !
L’idée est simple, Snapshat permet de partager une image ou une vidéo accompagnée d’un texte court avec ses amis. Ce contenu est alors disponible pendant 24h maximum.
Snapchat est l’illustration type du caractère instantané, mais également du caractère périssable des informations de l’ère digitale. Si tôt posté le « snap » est disponible. Oui mais… si tôt posté, ce même « snap » est egalement en sursis. Vous n’avez pas l’opportunité de vous connecter dans les 24h qui suivent la publication, tant pis pour vous.
Sur Facebook, même constat. Si l’historique est conservé, le fil d’actualité est mis à jour en temps réel. Entre les pubs et les articles de vos amis, la durée de vie d’une information sur votre fil d’actualité est inférieure à une journée.
Que dire des photos ? Les centaines de clichés que vous capturez désormais avec votre smartphone ? Vous en faites quoi de toutes ces photos ? Peut-être comme moi vous les mettez dans un répertoire sur le Cloud ou sur un disque dur avant de les oublier, et ne jamais les consulter ? Autant de souvenirs perdus ou presque qui n’auront vécus qu’une fraction de secondes le temps de la prise de vue.
Oui mais – L’ère digitale – L’ère du « digital ras le bol » ?
Une certaine dérive de l’usage du digital est à l’œuvre.
D’abord, pour beaucoup d’entre nous, être connecté signifie désormais être disponible. L’exemple type que vous avez peut-être déjà vécu : Un collègue vous appelle et vous demande si vous avez bien vu le mail qu’il vous a envoyé… cinq minutes plus tôt ?
Qu’en est-il de vos collaborateurs ? Tapotent-ils sur leurs écrans pendant que vous présentez la nouvelle stratégie de communication de votre entreprise ? Enervant non ?
Ou pire votre fiancée qui consulte son compte Facebook pendant un diner amoureux et qui vous dit : « pardon on parlait de quoi ? Je répondais juste à Justine pour notre rendez-vous shopping de demain».
Ou encore : « Oups, j’ai plus de batterie, vite vite, trouvons un chargeur… »
Et puis il y a les réseaux sociaux. Combien d’entre nous passent désormais plus de temps à consulter la vie des autres plutôt qu’à écrire la leur ?
Je me surprends souvent moi-même à « consommer » la vie de gens que je ne connais pas ou peu : « tiens, un tel a eu un enfant. Un tel est parti en vacances en Espagne… ».
Qu’on le veuille ou non ces petits écrans ont changé nos vies, parfois pour le meilleur mais souvent pour le pire. Beaucoup d’entre nous sont accros et parfois pour les mauvaises raisons.
Vers une prise de conscience ?
Alors que cette dérive de l’usage est en marche, je constate également le processus inverse. Une prise de conscience qui amènerai à avoir un usage raisonné et raisonnable de la technologie, un usage qui ferait une place de choix au digital sans pour autant laisser la technologie choisir pour nous ce que nous consommons et comment nous devons le consommer.
Le choix de se déconnecter, le choix de ne pas être disponible, le choix de ne pas subir le flux d’information, les notifications, le PIBs et les « zzzzz » de notre smartphone.
La place du Papier
Dans un monde ultra-digitalisé, le « print » pourrait rougir.
Effectivement, le papier peut difficilement être mis à jour en temps réel comme votre fil d’actualité Facebook et impossible de trouver le de bouton Like. Impossible de retweeter le passage d’un livre en faisant un copier-coller non plus.
Pour autant soyez en sûr, le papier a encore toute sa place et un bel avenir devant lui. Un bon vieux bouquin en papier avec ses pages qui ne disparaissent pas au bout de 24h. Le toucher, l’odorat. La revue que l’on feuillette aux toilettes, le courrier que l’on annote, la brochure que l’on corne pour indiquer un bon plan à ses amis, le poster qui trône prêt de la machine à café, l’enveloppe que l’on reçoit et donne envie de savoir vite qui vous l’a envoyé et ce qu’elle contient, le geste même d’ouvrir cette enveloppe…
Et oui, ce qui fait la force du web fait aussi sa faiblesse. Un contenu digitalisé ne vie que lorsqu’on le consomme. Lorsqu’à la fin de la journée nous daignons éteindre l’écran, il ne reste rien ou presque.
Le Print lui continue de vivre. Le livre reste sur votre table de chevet. La brochure qui nous rappelle de faire la maintenance de la chaudière posée sur la table de la salle à manger également. Un magazine qu’on lit et relis et relis encore un nombre de fois illimité au petit coin avec à chaque fois le même plaisir de relire ce même passage.
Et puis, l’imprimé à cette force que le digital n’a pas (ou pas encore qui saitJ). L’imprimé touche tous nos sens: La vue, l’odorat, le touché, l’ouï.
Digital & Papier – La complémentarité
En y regardant de plus près, Digital et Print semblent complémentaires. Il y a d’un côté l’accélération, le flux continue, l’instantané, le tout de suite, le maintenant. Et puis il y a de l’autre côté la stabilité, la permanence, la résistance au temps qui passe.
Print ou papier, il n’y pas de bonne réponse, de l’objectif de communication doit dépendre le choix du support. Digital ou Papier, Papier ou digital. Papier et Digital autant d’options que de cas d’usages.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Papier et Digital, meilleurs amis ou meilleurs ennemis?